Mon compagnon dit que je suis nymphomane sous prétexte que j’ai une bonne libido. C’est vrai que j’aime faire l’amour et que je le sollicite beaucoup. Mais pas non plus tous les jours. C’est un sujet de conflit entre nous, chacun épinglant l’autre.

Dans l’esprit masculin, une nymphomane est une femme qui a un désir débordant et qui est presque étiquetée comme la prostituée qui a besoin d’un tas d’hommes pour assouvir ses désirs sexuels. Ce n’est évidemment pas du tout le cas de la prostituée. La nymphomane est une femme qui est en difficulté quant à son identité féminine et qui a besoin de se chercher dans son désir et le retour de l’autre. C’est une souffrance narcissique. Ce n’est pas l’état d’un grand désir. C’est un grand besoin et une grande anxiété.

Vous n’avez pas forcément envie de sortir, de partir en voyage, d’aller au restaurant, de discuter ou de partager quoi que ce soit avec votre chéri. Vous l’aimez dans le lit, et presque seulement nu. Réduire votre partenaire à un simple rôle d’objet de désir et de sexe est un signe très courant chez la nymphomane. En réalité, elle ne pense que très peu au reste et donc forcément, son amoureux se retrouve reléguer derrière ses propres désirs.

Si vous pensez que votre partenaire à des désirs sexuels démesurés pouvant être liés à l’hypersexualité, la meilleure chose que vous puissiez faire pour commencer est de lui en parler directement. Expliquez à votre conjointe (ou conjoint) ce que vous avez remarqué et dites-lui ce qui vous préoccupe dans son comportement global.

Les personnes ayant une sexualité compulsive peuvent trouver des palliatifs en faisant du sport ou en ayant des activités intenses qui les occupent, le yoga peut également aider à les recentrer. Si votre partenaire n’a pas beaucoup d’activités physiques (autres que sexuelles), il serait bon de l’aider à faire du sport ou à trouver quelque chose qui la passionne.

Dans l’hypothèse où la nymphomanie s’accompagne de troubles hormonaux secondaires, des médicaments peuvent être envisagés. Il est nécessaire pour cela de demander conseil à son médecin. Trouver la cause de cette obsession pour le sexe est la première chose à faire. Mettre le doigt sur la source du problème permet à ces femmes de prendre conscience de la gravité de leur addiction. Pour cela, la patiente souffrant d’hypersexualité a besoin de se sentir en confiance avec le thérapeute qui la suit. On parle d’alliance thérapeutique. Une fois la confiance instaurée entre les deux parties, le travail thérapeutique va se faire progressivement dans l’objectif de l’aider à être actrice de sa vie et non plus spectatrice.
Anie Ndédé stg