Pourquoi on vous surnomme la ministre de la Lingerie ?

(Rire) On m’appelle affectueusement ainsi parce que je suis une spécialiste en la matière. Car en plus d’être sage-femme, je suis la responsable du groupe MGL, le meilleur grossiste de la lingerie en Afrique de l’Ouest. Je fais de la lingerie pour les femmes en gros, mais aussi de la lingerie pour la santé féminine et les femmes enceintes.

Êtes-vous en train de dire qu’il y a des dessous adaptés pour les femmes enceintes ?

Oui, bien sûr ! Beaucoup de personnes ne le savent pas, mais il y a de la lingerie adaptée aux femmes enceintes, des slips spécialisés à l’accouchement et à l’après-accouchement. Il y a aussi des slips qui plaisent aux femmes césarisées.  Il y a, par exemple, des soutiens, des cyclistes express de grossesse.

Dites-nous, vous qui êtes spécialiste, un dessous porté doit durer combien de temps avant d’être changé ?

Normalement, au bout de 24 heures, il faut changer le dessous. En théorie, après huit heures, il faut changer le slip. Mais les conditions dans lesquelles nous vivons nous obligent à aller au-delà. Mais 24 heures, c’est le maximum. Je profite de ces lignes pour attirer l’attention de certaines femmes qui deviennent de plus en plus dépendante des protège-slips. L’organe génital de la femme se nettoie tout seul. Du coup, si vous avez porté un slip le matin, après huit heures de boulot, il faut le changer. Par ailleurs, j’aimerais expliquer que le choix du dessous est très important.

Expliquez-nous !

La manière de sécher les dessous est tout aussi importante que le choix du slip que vous portez. La plupart des femmes sont contraintes de sécher leurs dessous dans leur douche. Si vous avez opté pour l’option de sécher vos dessous dans votre douche, il est important de choisir un type précis de slip. Si votre douche présente de l’humidité avec moins de rayons solaires, il vous faut choisir des dessous très légers comme ceux en coton très raffinés ou en dentelle.

La remarque que nous avons faite, c’est que beaucoup de femmes font le choix des slips en coton brut tout en séchant leurs dessous dans une douche où il y a trop d’humidité. Ce type de dessous prend du temps à sécher parce qu’il est lourd. Or, plus le slip dure au séchage dans la douche, plus il est exposé aux bactéries et aux microbes. Et quand la douche est partagée avec plusieurs personnes, bonjour les maladies. Pour ce type de slip, la solution serait de les repasser.

Mais combien de personnes ont le temps de le faire ? Et même si elles ont ce temps, elles ne disposent pas forcément d’un fer à repasser à la maison. L’idéal serait de sécher vos dessous au grand soleil.

Mais là encore, attention à la poussière ! Le choix de l’endroit est important pour sécher ses dessous.

Pendant combien de temps doit-on conserver les dessous qu’on achète ?

Au bout de trois mois, il faut se refaire un autre stock de slips. Beaucoup de femmes s’infectent elles-mêmes sans le savoir à cause de l’ignorance. Quelques fois, on accuse l’homme d’être allé chercher des infections sexuellement transmissibles sans savoir que notre façon de gérer nos dessous peut être source d’infection. L’infection à répétition chez une femme peut être due à l’hygiène de ses dessous.

Partagez-nous un peu votre cursus …

J’ai fait un BTS Finances-Comptabilité avant de me reconvertir dans ma passion qui est la Santé publique. Et cela, en tant que sage-femme. Après ma formation à l’Infas, j’ai été affectée. J’ai exercé pendant plusieurs années. Et puis, j’ai décidé de faire une pause en prenant une mise à disponibilité de deux années.

Qu’avez-vous fait pendant ces deux années ?

J’ai découvert une autre passion qui est la lingerie. Au point d’être aujourd’hui surnommée la ministre de la Lingerie.

Vos produits sont-ils accessibles ?

Bien sûr ! Nous faisons d’ailleurs du social. Nous sommes des grossistes qui permettons à des jeunes femmes de revendre la lingerie que nous leur proposons. Nous sommes représentées dans plusieurs communes et villes et même pays de la sous-région.

Quel message aux femmes ?

On a tous besoin d’aide. A un moment de ma vie, je l’avoue, j’ai eu besoin d’aide. Mais avant d’attendre l’aide de quelqu’un, il faut commencer. Sur le chemin de l’autonomisation de la femme, il y a beaucoup de difficultés. Le pire serait de croiser les bras et attendre. Il faut toujours commencer avec le peu que vous avez. Et puis, il ne faut jamais sous-estimer ce que vous avez. Moi, avant de d’entrer à l’Infas, je vendais sous un parasol. Mais je n’ai jamais eu honte de dire ce que je faisais avec mes maigres moyens. Je conseille vivement à toutes ces femmes qui veulent entreprendre, le mieux, c’est d’éviter de vivre au-dessus de ses moyens.