La question mérite vraiment d’être posée. Surtout que nos autorités ont déclaré la ‘’guerre’’ aux grossesses en milieu scolaire depuis 2012. Dix années après, on a franchement le sentiment que les choses n’avancent pas. Car là où on demande à nos filles de faire preuve d’intelligence pour nous ramener de bons résultats scolaires, elles démontrent plutôt leur extrême fécondité.

L’école est ainsi transformée en une maternité qui voit défiler des gamines aux ventres arrondis pour un avenir en pointillé. Ça fait mal. Trop mal. Cela fait dix années que la lutte est engagée. Mais plus on avance, plus nous sommes inquiets. Les chiffres ne baissent pas vraiment. Si ce n’est qu’osciller entre 5000 et 3000 cas de grossesse. J’ai finalement envie de me poser la question : « Qui peut arrêter les grossesses en milieu scolaire ? » L’Etat essaie de tenir tête à ce fléau qui est une redoutable pieuvre. Tant ses tentacules sont puissants. On a beau sensibiliser, on a beau prendre des décisions vigoureuses, rien n’y fait. Chaque année, on compte les cas de grossesses dans nos écoles par milliers.

Du primaire à toutes les classes du secondaire, les grossesses semblent être contagieuses. Nos filles sont si fécondes que chaque année, tout le monde est surpris. Autorités, parents d’élèves, victimes et même auteurs de ces grossesses. C’est incroyable ! Si l’Etat de Côte d’Ivoire est aux avant-postes de cette lutte difficile, les acteurs directs semblent ne rien faire pour que les choses changent. Des parents d’élèves irresponsables avec des enfants en perte de repères, c’est un vrai cocktail Molotov pour faire exploser le nombre de cas de grossesse en Côte d’Ivoire.

Car en réalité, la première cellule d’éducation, c’est la famille où le père et la mère qui ont mis un enfant au monde se doivent de lui donner la meilleure éducation. Et quand cela fait défaut, l’école qui prend le relais se retrouve avec des enfants qui n’ont pas le minimum d’éducation. Ou du moins, ces enfants ont une mère et un père qui évitent d’échanger avec leurs enfants sur les sujets dits tabou parlant du sexe. Le ministère de l’Education nationale ne peut pas tout seul refaire l’éducation de centaines de milliers d’élèves. Et c’est là où le bât blesse. Puisque ces enfants sont livrés à eux-mêmes une fois hors de l’école.

Dans ce cas de figure, je suis presque convaincu que toute la batterie de mesures qui seront prises par le ministère de tutelle se heurtera à l’insouciance de nos jeunes filles, qui, pour beaucoup, manger les trois repas de la journée relève souvent du miracle. Tant que cette lutte contre les grossesses en milieu scolaire n’est pas engagée dans une synergie d’actions parents-enfants-éducateurs-enseignants, il y aura toujours ces chiffres à la fois vertigineux et…ahurissants !